Ce tableau évoque également Rembrandt et toute la tradition des peintures de boucherie, mais ici avec un intimisme surprenant. Le désosseur n’est pas, comme dans The torture never stops, un tueur rémunéré et absent à l’horreur de ce qu’il exécute dans le bruit des machines. Il semble plutôt exécuter une tâche artisanale issue d’un savoir-faire précis, dans le calme silencieux d’une chambre froide. On pense au boucher de Baudelaire : « Je te tuerai sans haine et sans colère ». Son esprit est peut-être absent, mais de quelle absence s’agit-il ? Le non finito de l’oreille du boucher indique-t-il une concentration faite d’écoute ? Qu’écoute-t-il ? Dort-il ? Rêve-t-il ? Sa lame restée immaculée donne un indice : nous ne sommes pas devant un tableau réaliste.
On retrouve bien, par contre, le dialogue entre les bleus froids et les vermillons de The torture never stops. Les surfaces et les matières donnent à Lautum l’occasion d’un travail subtil d’abstraction et de camaïeus où l’on reconnaît son goût pour la peinture du début du XXè siècle, des nabis aux fauves en passant par les expressionnistes. Et si, en observant les détails, le regard suit le tortillement grisâtre qui monte et sort du champ en haut à droite, il peut lui sembler voir une sorte de Christ en croix. C’est là que le peintre a choisi de signer !
Le désosseur – Lautum
2.400,00€
Huile sur isorel
110cm hauteur x 87cm Largeur x 2cm Profondeur
2013
1 in stock
Dimensions | 2 × 87 × 110 cm |
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